Chloecapa est une étude épidémiologique1 de type cas-témoins2 réalisée en Martinique.
L’étude Chloecapa a pour objectif principal d’étudier le lien entre l’exposition à la chlordécone et le risque de survenue du cancer de la prostate au sein de la population masculine martiniquaise, avec un intérêt particulier pour les cancers agressifs, en tenant compte des facteurs de risque connus et suspectés.
Pourquoi cette étude ?
Le cancer de la prostate (CaP) est le cancer masculin le plus fréquent en France.
Aux Antilles françaises, le cancer de la prostate est deux fois plus fréquent qu’en France hexagonale. Les raisons de cette différence sont encore mal comprises. Néanmoins, s’il est reconnu que les facteurs génétiques jouent un rôle déterminant, d’autres facteurs comme certains polluants environnementaux, dont la chlordécone, sont également suspectés.
À ce jour, une seule étude épidémiologique réalisée en Guadeloupe (Multigner et al., 2010)3 a montré un lien entre l’exposition à la chlordécone et la survenue de cancer de la prostate. Ces résultats nécessitent des investigations complémentaires et c’est en ce sens que nous mettons en place cette nouvelle recherche épidémiologique, l’étude Chloecapa, en Martinique.
La méthodologie choisie pour répondre à la question est une étude épidémiologique de type cas-témoins en population générale qui sera réalisée en Martinique.
L’étude inclura 1200 hommes présentant un diagnostic récent de cancer de la prostate et 2400 hommes sans cancer de la prostate connu, pour lesquels seront réalisés un recueil de données et un prélèvement sanguin.
La population d’intérêt pour cette étude est l’ensemble des hommes majeurs de moins de 75 ans résidant depuis au moins 6 mois en Martinique.
Une partie de ces hommes sera sélectionnée parmi les établissements de soins de Martinique prenant en charge des hommes ayant bénéficié d’une biopsie de prostate. L’autre partie, sera sélectionnée par un institut de sondage parmi les hommes de la population générale.
Cette étude (inclusions, circuit logistique, analyses des prélèvements) est prévue pour une durée de 4 à 5 ans à partir de la première inclusion.